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Séjour à Magnambougou (Bamako)

Acrylique sur carton,  150 x 120 cm, 2010 

Nous savons que notre identité est à construire et qu’elle est en  constant changement. Mais pour moi elle est aussi liée au territoire.  D’ailleurs, Edouard Glissant parle « d’identité –racine » qui « est  ratifiée par la prétention à la légitimité qui permet à la communauté  de proclamer son droit à la possession d’une terre, laquelle devient  alors son territoire ». En effet on m’a souvent dit « Retournes dans  ton pays ! » Quel est mon pays ? Je suis née ici. Où est-ˇce que je dois  retourner ? Et même si je suis française, puis-ˇje vraiment dire que le  territoire de la France est le mien ? Je ne connais ni Marseille, ni  Strasbourg. J’ai ici des repères visuels, sonores, des connaissances  intellectuelles, des personnes qui font que je m’y sens chez moi. C’est  ce qui constitue pour moi un « territoire sensible » qui nous permet  de nous repérer dans le monde lors notamment de déplacements,  mais aussi de définir ce que nous sommes pleinement et ainsi de se  connaître soi-même. 

Cette pièce a été réalisée lors d’un séjour à Bamako. Ici, je me suis  intéressée à l’idée que l’on conquiert du territoire selon ses moyens  de déplacements, comme avant on allait jusqu’où les chevaux  pouvaient aller, où nos pieds peuvent nous mener. Je suis donc partie  du matériel que j’avais à disposition car l’on construit son chez soi  avec les ressources dont on dispose. Comme à Caen, on a construit  avec les pierres des carrières aux alentours. J’ai uniquement  représenté les façades des bâtiments que je connaissais bien tels que  le cybercafé, la concession où je logeais, la maison des voisins où je  me rendais, etc. J’ai peint les façades car la couleur est un élément  important pour reconnaître un lieu.

Hi, I’m msanogo

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